miettes et broutilles

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dimanche 28 août 2016

Le retour de la variole

J'ai beaucoup joué à The Division, la nouvelle license d'Ubisoft, comme j'ai beaucoup joué à Destiny, auquel il ressemble beaucoup.

un TPS dans un NewYork givré

Le compteur de Steam m'indique 164 heures, ce qui est encore loin de The Elder Scroll Online et ses 258 heures... J'ai gouté à l'univers d'anticipation eschatologique, le jeu prenant comme point de départ le retour de la variole, cette sympathique maladie qui tuait une personne sur trois, défigurait les autres et qui a participé au génocide amérindien. Disparue de la surface du globe en 1974, la maladie a assez peu de chance de ressurgir, puisqu'il me semble que même les souches conservées pour les vaccins ont été détruites, néanmoins le point de départ est donc que la population mondiale est décimée, NewYork (oui... bon...) est aux prises de bandits, pilleurs, illuminés ou sectes paramilitaires, vous faites partie d'une société secrète de justiciers (la fameuse division) qui va pacifier tout ce petit monde à grand renfort de munitions.

Les scènes de charniers sont induites par le scénario mais finalement les développeurs n'ont à mon avis pas abusé de la chose pour sombrer dans le gore que je dénonçais précédemment. Les corps sont souvent entassés dans des sacs, il y a néanmoins quelques scènes de violence un peu gratuite que je m'empresse de relever à chaque fois, vous connaissez ma petite perversion. Voici donc quelques captures du jeu.

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Voici la petite critique que j'ai écrite une fois le jeu fini.

Pas très original dans son principe de pandémie terroriste new-yorkaise, The Division a quand même su me captiver par son habile mise en scène et sa direction artistique. Ma note est donc proportionnelle au temps passé et au plaisir pris.
Les missions sont bien balancées, le décor est réaliste (ces matériels de confinement, sac à cadavres disséminés, espaces abandonnés...) et une vraie réussite artistique, ce qui fait que j'ai rarement vécu une telle immersion dans le post-apocalyptique noir. On retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts que Destiny : refaire les mêmes missions jusqu'à la nausée, boss qui ne diffèrent des autres méchants que par la quantité de munition dont il faut les farcir pour les dézinguer, cumuler patiemment des crédits pour générer la ressource qui vous permet de produire le bidule qui permet de créer le machin qui vous sert à avoir une arme plus dévastatrice. L'épluchage des stats et des ressources est tout aussi casse-tête.

La Dark-zone est une bonne idée mais c'est vrai qu'elle se peuple hélas de joueurs indélicats qui bougent en grappes et vous dézinguent en one-shot sans que vous puissiez comprendre pourquoi... Pas bien fun...

Le jeu restera un bon moment, long et dense, beau et bien conçu, je l'ai exploré de long en large. Moins beau que Destiny, plus proche de nous avec son ambiance espionnage/anticipation, plus accessible.

En plus je tire mon chapeau à tous ces personnages qui courent sur des trottoirs neigeux, glacés ou trempés sans JAMAIS glisser ni se casser la gueule...

mardi 15 mars 2016

évolution d'un titre

Petit témoignage de l'évolution du titre de la série dont j'ai récemment commencé la diffusion.

Au départ, j'avais intitulé le projet "Humanité", avec tout ce que ça peut avoir de ronflant. Mais je ne trouvais pas de titre plus clair pour un projet qui voulait définir ce que la violence avait de commun à l'espèce humaine. Le soucis en France c'est qu'il existe un journal - moribond comme tous les journaux - qui s'appelle comme ça. Et pas n'importe lequel ; journal communiste fondé en 1904 par Jean Jaurés lui-même.

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Doublement moribond donc, étant donné l'état du communisme en France et dans le monde...

Bref.

J'avais sous-titré Horror Humanum Est pour faire un calembour facile avec la locution latine Errare Humanum Est dont l'histoire est bien décrite par Wikipedia. Le jeu de mot a d'ailleurs déjà été fait à droite et à gauche mais quelle importance.

Reste que pour la diffusion finale, le titre Humanité, simple et efficace ne me convenait pas surtout pour la traduction anglaise. En anglais on peut traduire ça par Humanity mais c'est un terme qui n'a pas le double sens français, l'espèce humaine étant plutôt apellée Humankind. J'ai donc récupéré le calembour latiniste en le modernisant, HHE devenant H2E à l'américaine.

Et le worst-of qui accompagnait le titre original a disparu aussi, la série ne pouvant pas devenir un palmarès qui induisait une hierarchisation : si j'oublie d'évoquer un massacre en particulier, cela signifie-t-il qu'il n'est pas important ? En matière d'Histoire la prudence est de mise si on veut éviter de se retrouver avec une grenade sur son paillasson.

Donc j'ai repris les fanfreluches et l'animation typographioque sur un titre au final beaucoup plus long, ce qui rallonge un peu le générique. Résultat il fait quasiment 40% de la durée d'un épisode ce qui est évidemment trop. Je le modifierai à partir du dixième épisode si j'arrive jusque là...

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Pour rappel, la série est en cours de produiction, il y a pour le moment cinq épisodes produits, le site officiel est ici. Je mets le dernier épisode là. N'oubliez pas de vous abonner à la chaîne (sur vimeo ou YouTube) pour être tenu au courant des nouveautés.

 

dimanche 14 février 2016

Anima Bruxelles 2016

Petit compte rendu d'Anima, le festival d'animation Belge où je me suis rendu en compagnie de mes deux ados. C'est pas parce que Fous d'anim n'a plus de site que je ne vais plus parler de ce que j'ai aimé ou pas dans le monde fabuleux du dessin animé.

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On retrouve toujours avec plaisir le trio gauffre-crèpes-frites du Flagey, la fraiche et polyglotte présentatrice Stéphanie Coerten et les séances un peu éparses (en tous cas moins denses qu'à Annecy), pas grand chose avant 11h du matin et surtout des making-of pas toujours passionnants pour les néophytes pour commencer la journée. Mais toujours une sélection de courts métrages variée et bien mixée, les séances best of shorts étant un sympathique moyen de connaître ce qui s'est fait récemment.

Petit retour amer pour commencer, beaucoup de séances affichaient complet alors que la salle avait un tiers de ses sièges de libre. Ça m'est arrivé deux ou trois fois (making of LastMan, séance Kurt Cobain...), obligé de me séparer de mes enfants et de les placer dans des séances de "second choix" pour cause de manque de place alors que les places vides ne manquaient pas une fois dans la salle. C'est un peu vexant. J'ignore comment les places sont gérées mais visiblement les accrédités n'ont pas les mêmes privilèges que les acheteurs à l'unité. Ça m'apprendra à vouloir faire des économies...

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J'ai trouvé cette année que l'habillage du festival était génial, l'affiche de Sue Doeksen déclinée en petites pastilles tout autours du festival et dans les séances était superbe. L'exposition sur le Japon futuriste est surtout une présentation d'une belle quantité de décors d'antiques productions de Mamoru Oshii, Patlabor et Ghost in the Shell. Surpris par la belle qualité et les finesses de ces petites gouaches, mais sans plus. Une petite installation dans le Flagey m'a plus parlé ; une nuée de voyageurs, silhouettes en papier découpé, illustrations de Luc Degryse, poétique et belle.

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Sélection de best-of Shorts

 

 

Petit best-of personnel dans cette sélection de courts :

Novembre, de Marjolaine Perreten (FR 4'), une adorable évocation de l'arrivée de l'hiver tout en finesse et sans dialogue avec animaux mignons et une mise en scène d'une rare élégance.

Pro Mamu de Dina Valikovskaya, (RU 7'20), une maman prend soin de ses trois garçons grace à sa gigantesque chevelure. Sorte de Raiponce africain, le film est plein d'invention de perspective et de cadrages, graphiquement très simple en noir et blanc mais d'une belle efficacité. Le propos traite de l'abnégation et du sacrifice maternel, c'est un peu simpliste mais très beau.

One Two Tree de Yulioa Aronova (FR 6'52), un arbre part se balader avec les bottes d'un campeur. Résidence Folimage, très graphique et drôle, belle utilisation des perspectives et du graphisme.

Velodrool de Sander Joon (Estonie, 6'11), course déjantée à vélo, influence Priit Parn (au générique), coloré et what the fuck assuré mais sans complexe et burlesque.

Silence d'Emma Carré (FR 4'21), la surdité d'un homme incarnée dans un personnage blanc et massif qui l'envahit petit à petit. Beau travail de son et de graphisme.

Crabe Phare de Gaetan Borde, Benjamin Lebourgeois, Claire vandermeersche, Alexandre Veaux et Mengjing Yang (FR 6'52), un crabe avec un phare sur sa carapace puis une ville, puis plus rien. Beau travail graphique, l'humanité parasitant le crustacé est bien stylisée, la mise en scène bien faite, le propos étant infiniment moins nunuche que les autres production MOPA/Rubika que j'ai vu par ailleurs.

My Dad de Marcus Armitage (GB 5'53), "my dad says" écrit sans arrêt, raconté en flashback par des collages et reprises au crayon gras de séquences souvenirs. Le film se termine par le visage épouvanté du gamin, une image qui reste imprimée et donne au film un éclairage glaçant, le père étant visiblement un supporter raciste et bagarreur.

Isand de Riho Unt (Estonie, 18'), étrange huis-clos entre un basset et un chimpanzé dans un appartement vide d'un hypothétique "maître" (traduction de l'estonien Isand). Dérangeant mais intéressant et d'une belle maîtrise stopmotion, avec une belle lumière.

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longs métrages

En long métrage pas grand chose, mes enfants ont beaucoup aimé Hana et Alice mènent l'enquête qui sortira en France en mai prochain, j'avais apprécié Dofus, je me suis ennuyé à Psiconautas. Ce dernier est une production espagnole, le co-réalisateur Pedro Rivero se plaignait en introduisant son film de la difficulté de produire un film d'animation pour ado-adulte en Espagne. D'un autre coté quand on voit le résultat on se demande quel peut bien être le public de ce genre de film : sorte de Animal Crossing mélangé avec Pacush Blues (de Ptitluc pour ceux qui connaissent), un conte sordide post apocalyptique avec des personnages peu attachant et finalement très peu original dans le fond ou la forme. Bof. Tsuka a aimé, il y a donc des personnes à qui ça peut plaire.

Autre déception, le documentaire sur Kurt Cobain : Montage of Heck. Trop long, académique, le film bénéficie de documents incroyables (enregistrements, films persos, carnets) qui permettent de cerner le personnage, caricature de l'ado looser génial tel qu'on le voit partout dans la littérature et le cinéma américain. Bizarrement le film s'attarde sur tous les éléments de sa vie SAUF sur les trois derniers mois ou sur sa mort éjectés en un intertitre juste avant le générique de fin... Frustrant... Les séquences de Hisko Hulsing ne sont pas inoubliables, très réalistes et brèves, elles dénotent assez peu du reste. Hisko a précisé qu'elles avaient été faites en quatre mois à 8 (ou 18, j'ai pas bien compris) animateurs quasi sept jours sur sept ce qui est peu flagrant. Par contre j'ai apprécié les animations des dessins et carnets de Kurt, car le garçon dessinait de façon assez compulsive et depuis tout gosse. Sans être géniaux, les dessins sont expressifs et leur mise en scène représente finalement une bonne partie du docu qui alterne interviews (l'ancienne copine, le bassiste de Nirvana, les parents, Courtney, etc.) et séquences originales d'époque. Je me suis un peu ennuyé mais ça m'a donné envie de réécouter le groupe...


Les autres séances notables ?

Making of Last Man
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En présence des auteurs du manga-à-la-française Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville et ceux de l'adaptation en dessin animé, Laurent Sarfati (écriture) et Didier Creste (producteur). Jérémie Périn, réalisateur de la série n'ayant finalement pas pu se joindre. Bon, je fais partie des tafioles qui préfèrent Dans tes yeux, la Boucherie ou même ses hilarants petits volumes parus chez Shampooing de Bastien Vivès que ce Last Man qui n'a jamais su attirer mon attention malgré des feuilletages concentrés. Je ne suis donc pas très amateur de cet univers testostéroné très référencé Shonen mais j'adore par ailleurs toutes les autres productions de ces artistes et j'apprécie leur humour, leur intelligence et leur lucidité. J'ai donc suivi avec attention leur conférence décomplexée. Elle a débord évoqué le travail du manga avant celui de la série. Les trois lascars travaillent de conserve dans un même atelier, Balak faisant les découpages (la mise en scène ou "board", les trois venant de l'animation) par paquet de vingt pages et les deux autres, Vivès et Sanlaville, réalisant les planches par paquet de dix, tout cela numériquement sur tablette en valeurs de gris et parfois en couleur. L'histoire est conçue à trois, publiée par Casterman et prépubliée gratuitement en ligne sur Delitoon, un souhait des auteurs conscients des habitudes de leur lectorat et souhaitant que cette forme de mise en bouche concrétise des achats réels, ce qui semble être le cas.

Le projet a tout de suite été transmédia (mot qui a fait ricaner les orateurs et moi avec) et le développement d'un jeu vidéo a commencé rapidement, par une équipe indépendante, intégrée au même atelier. La structure s'appelle Pyranaking et développe donc Last Fight, un jeu XBO, PS4 et PC qui devrait sortir en mars.

La série animée est venue plus tard mais assez rapidement aussi, prenant le parti d'être un Prequel du manga. Scénarisé par une équipe de neuf scénaristes dont Balak qui fait la charnière entre les deux univers pour assurer la cohérence, les 26 x 13 mn sont actuellement en production et devraient être diffusés dès juillet sur France4, probablement par paquet de trois épisodes chaque semaine, le soir. Réalisée par Jérémie Perin, la série est financée par un producteur qui vient du Live et suffisament inconscient pour chercher à payer la fabrication d'une série d'animation Ado-adulte avec des épisodes qui se suivent diffusée en soirée... Il faut dire qu'il adapte déjà Polina du même Vivès en Live par ailleurs.

Tout le monde (sauf Balak qui a su nuancer) se félicitait de ce que les studios d'animation (trois, pilotés par JSBC) et tous les intervenants de la chaîne se tuent à la tache avec un petit budget pour que la série soit le meilleur possible et qui encouragerait les producteurs et diffuseurs à mettre des millions sur autre chose que sur des Totally Spies (dixit Balak). J'ai comme un doute, je me souviens d'Oban Star Racers (2006) ou même plus récemment de Wakfu qui, pour avoir reçu des succès critiques, n'ont pas eu le succès d'audience qui aurait incité les autres chaines à se précipiter pour faire la même chose...

Bon, la série a été hyperfinancée, CNC, trois régions, France Télévision, au final le budget est donc de quatre millions ce qui correspond à un ratio d'environ 15 000 euros la minute. Laurent Sarfati se félicitait de ce que ça ne se voyait pas dans la réalisation qui a su intégrer les problématiques de budget dans la fabrication ; ellipses, scènes de nuit, scènes parlées, réutilisations... toute la panoplie des astuces utilisées depuis une éternité au Japon a été mise à contribution de façon assez efficace avec quand même un acting bien senti et quelques performances animées là où il faut. Néanmoins à la vision des deux premiers épisodes je ne suis pas d'accord sur le constat : les astuces se voient un peu beaucoup et le tout paraît peu animé. Ça m'a évoqué la mini série Merci Satan du même Jeremie Perin. Attention, hein... c'est du beau boulot, c'est chouette, c'est juste que je ne suis pas très amateur de ce genre de chose...

Making of Dofus

Présenté par les deux co-réalisateurs, Anthony Roux et Jean-Jacques Denis. Je suis toujours étonné d'entendre Anthony Roux aka Tot, j'ai l'impression d'entendre un modeste dépressif alors que c'est un garçon qui aurait toutes les raisons de montrer un peu plus d'assurance. Toujours décrié, jamais aidé, avec ses coéquipiers d'Ankama il a su bâtir un empire qui contribue à la renaissance d'une cité du Nord (Roubaix) et qui a ramassé très rapidement une manne financière qui leur a donné une rare liberté dans le milieu et accessoirement permet de faire vivre des centaines d'artistes. Ankama c'est 40 millions d'euros de chiffre d'affaire par an, 350 000 joueurs par jour sur Dofus, 30 000 sur Wakfu, leurs jeux vidéos qui assurent les entrées financières du studio. Toutes les autres activités (édition, jeux de plateau, peluches et produits dérivés, série d'animation comprise) n'ont été développées que pour le plaisir, avec le soucis de rentrer dans leurs frais mais sans forcément dégager de rentabilité. La conférence a passé les étapes de fabrication du film, assez classiquement et avec de belles images mais sans animation. J'en retiens surtout que les auteurs ont voulu éviter à tout prix le manichéisme des personnages, ce qui est assez réussi et qu'ils ont gardé le casting des voix témoins pour s'être habitué à elles durant la fabrication. Le budget du film était de 6.5 millions d'euro pour 106 minutes, un ratio de 60 000 la minute mais avec un max d'animation dedans... Selon les rumeurs que j'ai entendues le film ne marche à priori pas si bien que cela, ce qui est bien dommage, j'avoue que je l'avais trouvé bien dynamique et à l'image de ses références avec cette petite touche ankama colorée et plaisante. Pour l'avenir, il semble qu'Ankama développe une plateforme de divertissement, un gros projet transmédia qui permettra aux utilisateurs de jouer et visionner des films, lire des BD dématérialisées, le tout dans un emballage en ligne innovant... Wait and see.

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Studying animation in UK

 

 

Conférence de trois grandes écoles anglaises, MDX, RCA et NFTS. La première assez récente (2009) propose un cursus de trois ans à 25 étudiants, les films montrés étaient assez peu engageants. La seconde est la reine des écoles, les étudiants sont des artistes accomplis et de haut niveau avec chacun leur bureau mais la politique c'est démerdez vous, peu de cours théoriques étant fournis. La troisième est une école qui reçoit peu de financement publics et les trouve donc dans le privé. Elle accueille peu d'étudiants (8 si j'ai bien compris) mais propose des plateaux incroyables dans lesquels les étudiants font des projets très ambitieux. Les écoles ont montré trop de films ce qui a donné peu de temps pour parler et poser des questions. En plus seule MDX accueille des étudiants étrangers via Erasmus, pour les autres ça n'est pas inaccessible mais plutot difficile. Donc bof.

Il y avait cette année en sélection un film de la NFTS, ManOman, sorte de FightClub de marionnettes, assez dérengeant mais franchement intéressant.

Sinon pour le reste j'ai visité l'exposition WOW au musée d'histoire naturelle de Bruxelles, des scènes incroyables de chasse et d'action réalisées par des taxidermistes fous. Peu de pièces mais toutes impressionnantes et pas si loin que ça de l'animation. Je vous mets l'incroyable bouquet de bouquetins.

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J'ai aussi visité l'ADAM, nouveau musée de Design à coté de l'Atomium, belle collection sur le plastique dans un espace à fort potentiel mais encore un peu vide.

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Je vous conseille aussi le Noodle-bar sur l'avenue Waterloo qui s'appelle Samourai Ramen. Cadre sobre, service rapide, carte simple mais bonne. Miam.

Bon, à la lecture du palmarès je constate que les films de Hertzfeld et de Bronzit raflent encore une fois la mise. Je les ai vu et je trouve cela tout à fait exagéré... Le jury - et le public - a manqué un peu d'originalité avec un palmarès assez convenu. Le peu que j'ai vu de la sélection me semblait plus propice à sortir des films de l'anonymat. Il faudrait redéfinir un peu l'utilité de ces prix et jurys histoire de voir un peu...

 

lundi 28 décembre 2015

maxxxx

Petit post de captures du jeu Mad max d'Avalanche édité par Warner bros pour confirmer mon message précédent. Au début dans le jeu j'ai cru que c'étaient des mannequins utilisés par les Warboys (combattants fanatiques, allez donc voir le dernier film) comme épouvantails. Bin non, selon les créateurs du jeu ce sont bien des cadavres. D'ailleurs quand on regarde de près, ce sont tous des hommes sans pilosité, du même âge (ce monde post-apocalyptique doit donc être extrèmement peuplé de jeunes mâles entre 18 et 30 ans, alors qu'on n'y rencontre quasiment pas de personnages d'enfants - j'ai du en croiser trois en 46h de jeu). Ils ont tous les parties génitales pudiquement couvertes... Ridicule pudibonderie qui fait cacher le scrotum d'un individu mais montrer sa tronche en bouillie... bah.

Notez dans la seconde capture l'ironie des développeurs et graphistes : un canard en plastique jaune dans une baignoire de sang... Ha ha... trop drôle.

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Je recopie ma critique postée sur GameKult, le site - fidèle à sa réputation de sévérité - l'ayant noté à 6 sur 10.

Je comprends bien la critique. C'est vrai que les missions sont répétitives, que les boss sont tous identiques (avec des skins différentes), que les mécaniques de l'open-world sont un peu génériques et plaquées sans génie (cf Red Dead, Batman...). J'ajoute en plus ces insupportables bruits de moteurs qu'il faut couper rapidement avec les réglages audio, le peu d’intérêt de l'essence qui coule à flot au lieu d'être une denrée rarissime et la perverse propension aux macabres confitures de cadavres étalées çà et là en brochettes ou bassines pleines.

Il n’empêche que le jeu propose un univers d'une rare beauté naturelle, un monde eschatologique brutal et sauvage, plein de vent et de poussière, de couchers de soleils et de tempêtes monstrueuses. En dirigeant ce héros grognant et expressif comme une armoire normande, on découvre et on tatane à coups de poings des hordes de paltoquets indisciplinés, de warboys insolents et vantards, on conduit un vieux bolide cabossé sur des routes poussiéreuses en balançant des fléchettes explosives sur des véhicules crasseux. On pacifie patiemment un territoire plein de méchants. Et après 46h de jeu, le niveau de satisfaction est plein comme le réservoir de la Magnum Opus, celui-là même qui ne désempli jamais.

Certes, sur une telle license, on pouvait s'attendre à une bonne dose de violence et de surenchère. Mais là c'est un peu beaucoup quand même.

 

 

jeudi 3 décembre 2015

Le voyage d'Arlo

Alleï, je crée une nouvelle catégorie, miettes & broutilles, pour mettre les petites chroniques, car j'avais envie de causer du dernier Pixar, sorti un peu en douce en cette fin novembre, alors que le précédent, ViceVersa est sorti en juin dernier. Deux Pixar dans la même année... C'est un peu un évènement. Mais Peter Sohn n'est pas Pete Docter, hélas.
Et donc ? Bin c'est mauvais.

En fait c’est même probablement le plus mauvais Pixar que j'ai jamais vu.
Certes l'image est belle, le film propose de superbes rendus de natures, d'éléments climatiques (pluie, vent, tempête...), des textures de peau, d'écailles... Et une animation toujours dynamique, sensible, délicate.
Mais l'histoire bon sang...

qu'est-ce qui est vert, chouineux, peureux et qui a les genoux cagneux ?
Je raconte : donc les dinosaures n'ont pas disparu. Et ils ont développé le langage, l'agriculture, le feu.. Mais ils n'en ont pas pour autant colonisé la terre comme l'ont fait les humains. Quelques millions d'années d'évolution les a juste transformés en paisibles colons, un peu comme les pionniers américains dans un ouest sauvage et dépeuplé.
On suit une famille de diplodocus, papa, maman et leurs trois enfants dont Arlo, vilain petit canard chouinard et gauche aux genoux cagneux.

Comme dans le Roi Lion, le père meurt dans un cataclysme naturel autant que soudain, Arlo se retrouve à des kilomètres de la ferme familiale et doit revenir, seul, affrontant ses peurs dans un voyage initiatique d'un classicisme classiquement classique. Arlo va s'adjoindre une bestiole de compagnie, un petit d'homme hirsute et sauvage et - tadaam revenir plein de maturité, sain et sauf.

Rha.

Il rencontre évidemment en chemin la traditionnelle galerie de personnages croquignoles, les plus réussis à mon goût étant les méchants ptérodactyles illuminés, il y a aussi des tyrannosaures à contre-emploi, débonnaires gestionnaires de troupeaux de bisons.

Le film est nunuche, niaiseux, bien-pensant. Il est aussi longuet et très peu drôle. C'est une resucée guimauve des mythes américains : les colons bienfaisants qui ensemencent le sol de leur maïs nourricier face à une nature implacable, les cowboys tyrannosaures fiers et libres, partageant leur sagesse au coin d'un feu.

Alors bien sur il y a le petit d'homme, chiot fougueux et attachant, il y a une ou deux séquences sympathique (la fugace séquence où, ivres d'avoir mangé des fruits macérés ils ont des visions psychédéliques, proches d'un Dumbo mais si loin de sa fantaisie) mais c'est un film facile, qui prend peu de risques à part celui d'évoquer la MORT d'un des personnages principaux. Le film est aseptisé, tellement modélisé, tellement loin de ce à quoi Pixar a pu nous habituer...

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ame_perdue_bd.jpgVoir les diplodocus labourer de leur groin, sans pour autant s'abimer les naseaux ou ressortir le visage plein de boue m'énerve. Cette bienpensance me fit bouillir sur mon siège et m'ennuie tout à la fois. Sans compter ces designs baudruches, le dinosaure Arlo a des yeux tellement grands qu'on se demande où son cerveau peut bien se loger dans sa petite tête...

J'ai cru lire que le film était le pire démarrage d'un Pixar. Ça veut dire que le public ne se laisse pas avoir et c'est un bon signe. J'espère que ça les dispensera de nous servir d'aussi peu gouteuses endives bouillies.

Dans le genre, évidemment, le petit dinosaure et la vallée des merveilles (1989 déjà !) avait balisé le motif de sa niaiserie, je conseille plutôt le livre de Gregory Pannaccione, Âme perdue(1), une bédé quasi muette qui raconte les pérégrinations aquarellées d'un petit garçon sauvage dans des temps imprécis.

(1) éditions Delcourt, collection Shampooing, 2013